Sonnet

Renée Vivien

Tes cheveux irréels, aux reflets clairs et froids,

Ont de pâles lueurs et des matités blondes;

Tes regards ont l’azur des éthers et des ondes;

Ta robe a le frisson des brises et des bois.

Je brûle de baisers la blancheur de tes doigts.

L’air nocturne répand la poussière des mondes.

Pourtant je ne sais plus, au sein des nuits profondes,

Te comtempler avec l’extase d’autrefois.

La lune t’effleura d’une lueur oblique …

Ce fut terrible autant qu’un éclair prophétique

Révélant la hideur au fond de ta beauté.

Je vis — comme l’on voit une fleur qui se fane —

Sur ta bouche, pareille aux aurores d’été,

Un sourire flétri de vieille courtisane.

 

Sonnet

Translated by Cara Dees

Your unreal, mild blonde hair

glimmers faintly, clear and cold.

Your stare is the blue of ether and wave.

Your dress, the ripple of wind and forest.

My kisses burn your white fingers.

The night air scatters the dust of worlds.

And yet, in the center of the night,

gazing at you no longer delights me.

The moon’s slanted gleam had grazed you …

it was horrible, that mantic lightning

exposing the ugliness deep in your beauty.

I saw a wilting flower spreading

over the summer dawn of your mouth —

an old courtesan’s decaying smile.

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