Le Coq Chante Toujours Trois Fois

Jean Cocteau

Il courait à perdre haleine, suivi par la beauté. Il se retourna. Elle approchait, laide à faire peur. Elle grimaçait au soleil et par l’effort de sa course. Il craignait qu’elle ne le rattrapât et ne lui prît la main, l’obligeant à une halte, à une marche noble pareille aux menuets plus inquiétants que les danses d’un cérémonial sauvage. Il avait toujours redouté ces danses pompeuses sous la montaigne de guano des perruques Louis XIV. La beauté s’essouflait à le suivre, à crier: “Vous déplacez mes lignes!” Et comme personne ne la reconnaissait, la foule hurlait: Au voleur! En fin de course il y eu un mur. Il devint facile de traquer et de lapider le malheureux jusqu’à ce que la beauté, l’ayant rejoint, dise: “Je m’était trompée. Je m’en excuse. Je ne connais pas cet homme.”

The Cock Always Crows Three Times

Translated by Mary-Sherman Willis

He gasped for air as he ran, pursued by the beauty. He turned back. She came closer, fearsomely ugly. She grimaced in the sun and with the effort of the chase. He was afraid she would catch up with him and grab his hand, forcing him to stop, to promenade regally as if doing one of those minuets more terrifying than a ceremonial tribal dance. He had always dreaded those pompous dances wearing Louis XIV wigs like little mountains of birdshit. The beauty breathlessly followed him, cried, “You’re throwing me out of step!” And because nobody recognized her, the crowd shouted, Stop, thief! In the end there was a wall. They could easily have tracked down the unfortunate man and stoned him, but just then the beauty, catching up to them, said, “I made a mistake. I’m sorry. I don’t know this man.”

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