De sentir toute cette beauté dispersée dans des musées …

Jean Follain

De sentir toute cette beauté dispersée dans les musées vient le désespoir de ne pouvoir la garder en soi. Au-dehors, on aperçoit les grands arbres d’un jardin alors que vole un oiseau des pays tempérés. Parfois, on entend gronder l’orage, les tableaux lentement s’assombrissent. Pour les vieux gardiens, cela fait diversion, ils commentent le ciel. Par les rues, les gens se hâtent devant de vastes monuments qui les oppressent. La pluie fouette des verrières, l’ouragan brise les branches, cependant que le portrait d’une femme nue sourit dans son cadre d’or noir, s’éclaire d’une lumière indécise.

Sensing all this beauty …

Translated by Mary Feeney

Sensing all this beauty scattered in museums, you’re struck with despair that you can’t hold it within yourself. Outside, you notice tall trees in a garden while a bird from some temperate country flies by. Sometimes thunder grumbles; the paintings slowly darken. For the old museum guards, it’s a diversion; they comment on the sky. Out in the streets, people hurry by huge, oppressive monuments. Rain whips the skylights, high winds break branches, yet the portrait of a nude woman smiles in its black gold frame, bathed in a wavering light.

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